Dans la quête parfois désespérée d’un rendez-vous chez le dentiste, nombre de citoyens se heurtent à la même réponse : « Désolé, nous ne prenons pas de nouveaux patients ». Comment en est-on arrivé là ? Cet article se propose d’explorer les raisons qui se cachent derrière cette réponse énigmatique et récurrente.
Commençons par les chiffres : le nombre de dentistes en France et en Europe !
- Nombre total de dentistes en France : plus de 40 000
- Ratio moyen : un peu plus de 60 chirurgiens-dentistes pour 100 000 habitants
- Inégalités territoriales : certains départements ne disposent que de 30 dentistes pour 100 000 habitants, alors que par exemple que Paris en compte plus de 150 et dans les Alpes-Maritimes, il y a plus de 112 dentistes pour 100 000 habitants. Il est donc plus facile de trouver un dentiste à Nice ou à Paris que dans la Sarthe.
Cette disparité territoriale est l’un des reflets des maux qui affectent la profession.
Quels sont les chiffres ne Europe ? Selon les données d’Eurostat, l’ensemble de l’Union européenne (UE-28) comptait environ 358 000 chirurgiens-dentistes en 2016. Ce chiffre traduit un ratio de 70,0 praticiens pour 100 000 habitants. Cette comparaison illustre que la France, avec un peu plus de 60 chirurgiens-dentistes pour 100 000 habitants, se situe en dessous de la moyenne européenne.
Quelles sont les raisons qui expliquent que certains dentistes ne prennent pas de nouveaux patients ?
Dentiste avec déjà trop de clients
Le défaut de place et le manque de personnels mettent les chirurgiens-dentistes dans une situation délicate. Leur planning est souvent saturé, les rendant incapables de prendre de nouveaux clients. Cette surcharge peut parfois se faire ressentir dans la qualité des soins prodigués pour les dentistes qui ont trop de patients.
De nombreux dentistes sont proches de la retraite
Savez-vous que plus de la moitié des dentistes sont proches de la retraite ? Cette donnée alarmante contribue à accentuer la crise. L’approche de la retraite amène naturellement les professionnels à réduire leur clientèle, afin de se préparer à une transition en douceur vers cette nouvelle étape de leur vie.
Rapport travail et vie personnelle
Le rapport entre le travail et la vie personnelle chez les chirurgiens-dentistes est une équation délicate à équilibrer. Comparons-le à un funambule marchant sur une corde raide. D’un côté, il y a la volonté de fournir des soins dentaires de qualité et d’assurer un suivi attentif de chaque patient. De l’autre, il y a les besoins personnels et familiaux, les loisirs, la santé mentale et physique.
Ainsi, accepter des clients sans limites équivaudrait pour le dentiste à se charger d’un poids supplémentaire lors de sa traversée sur la corde raide, rendant l’exercice périlleux et mettant en danger l’équilibre si durement acquis. Si l’on pousse cette analogie plus loin, ce surpoids pourrait même provoquer une chute catastrophique, se traduisant dans la réalité par un burn-out ou une dégradation de la qualité des soins.
Quel avenir ?
En regardant vers l’avenir, il y a lieu d’être optimiste, d’ici 2040, les chiffres devraient s’améliorer considérablement. L’État a pris conscience de cette situation préoccupante et a mis en place une politique robuste et ciblée pour augmenter le nombre de dentistes sur le territoire. Ces mesures devraient permettre de retrouver des chiffres acceptables et ainsi réduire les inégalités d’accès aux soins dentaires.