Les fonctions cérébrales sont capitales pour l’accomplissement des tâches quotidiennes et d’autres activités. On compte, parmi elles, la mémoire iconique. À travers ce processus, on perçoit mieux la significativité des expériences vécues. Que signifie la mémoire iconique ? Est-elle liée à la vision ?
Mémoire iconique, différente de la mémoire photographique
Certes, la mémoire iconique est liée à l’organe de vue. Toutefois, elle ne correspond pas à la mémoire photographique, sous-traitant également des informations visuelles.
En réalité, la mémoire iconique désigne la capacité humaine à retenir pour un court délai (de l’ordre de la milliseconde) l’empreinte visuelle d’un ensemble d’éléments sur lequel le sujet porte de l’attention.
Chez un homme moyen, la durée peut atteindre 150 millisecondes. Il s’agit de persistance visuelle. Malgré ce délai très bref, la perception des stimuli est presque précise et conforme aux objets concernés.
Fonction de la mémoire iconique chez l’homme
La mémoire iconique permet de stocker des sensations issues de la vision. Puisqu’elle est de courte durée, l’information perçue demeure sous forme de formes et d’images même après le retrait de l’objet en vue. Le fonctionnement est basé sur une sauvegarde temporaire des icônes.
Ainsi, la mémoire iconique enclenche une réaction involontaire, c’est-à-dire qu’elle permet aux yeux de se souvenir de la forme des stimuli quand bien même ceux-ci ne sont plus visibles. La fonction de la mémoire iconique précède celle de la mémoire à court (hippocampe) et long terme.
C’est que les icônes sont saisies par la rétine temporairement et stockées un moment dans un but immédiat. Ensuite, les perceptions rejoignent la mémoire permanente où elles seront ultérieurement comparées à des images semblables.
Aussi, la sauvegarde de la mémoire iconique sert à conserver les souvenirs des images quand clignotent les yeux. Sans cette faculté, la vision serait une suite d’images déconnectées, figées avec un foyer de la rétine apparemment immobile. Grâce à la mémoire iconique, le cerveau arrive à analyser la perception d’un objet en mouvement.
Évolution de la mémoire iconique chez l’homme
À en croire les neuroscientifiques, les fonctions de la mémoire commencent à se développer dès la petite enfance. Comme les organes impliqués dans la vision, cette mémoire sensorielle se construit à travers différentes étapes. Sont impliqués dans ce processus de croissance, la rétine de l’œil en périphérie et le cortex visuel au niveau central.
Progressivement, les connexions s’établissent et le traitement des informations s’affine.
- À l’âge de cinq ans, l’enfant dispose d’une capacité de mémoire iconique arrivée à maturation ;
- À l’âge de onze ans, il y a une augmentation du temps de rétention des icônes ;
- Au-delà de douze ans, la durée de stockage s’élève pour atteindre celle d’un adulte.
Il convient de noter qu’au cours d’une vie, la mémoire iconique peut s’affaiblir. Néanmoins, cette régression ne dépasse pas les 20 millisecondes pour les sujets sains de 20 à 60 ans. La perte peut être plus importante quand survient une maladie ou un dommage cérébral.
Applications de la mémoire iconique dans les sciences
Grâce à l’évolution des neurosciences, les chercheurs ont pu en savoir davantage sur les capacités cérébrales en général et la mémoire iconique en particulier. Plusieurs études ont révélé que le déclin d’aptitude sensorielle est un signe annonciateur de la maladie d’Alzheimer. Cette dernière est une pathologie des neurones et dont les manifestations sont :
L’oubli des évènements et dates importants ;
- La faible acuité auditive ;
- La perte de mémoire de travail ;
- La difficulté à mémoriser les mots ;
- Le défaut de mémorisation et de répétition d’une série de nombres ;
- Les troubles de mémoire épisodique, etc.
Aussi, les personnes souffrant d’un défaut cognitif léger présentent généralement une perte de la mémoire iconique. Ces sujets sont également susceptibles de développer à la longue la maladie d’Alzheimer.
Pour rappel, la mémoire à court terme et long terme est liée aux représentations iconiques. Tout ceci démontre combien cette mémoire sensorielle, de courtes durées, est importante pour l’activité cérébrale.