Le diabète gestationnel n’a rien à voir avec le diabète, c’est une maladie liée uniquement à la grossesse. Il apparait généralement vers le 6e mois de grossesse et touche environ 4 à 5 % des femmes enceintes. Si toutes les précautions et mesures sont prises, la grossesse pourra se dérouler sans risque pour l’enfant à venir et pour la mère.
Le diabète gestationnel correspond à une altération du métabolisme du glucose, ce qui conduit a des taux élevés de concentration en glucose dans le sang (glycémie). Il est généralement traité efficacement par l’alimentation et une bonne hygiène de vie. Dans certains cas, il peut aussi être traité par des médicaments (insuline)
Les femmes touchées par un diabète gestationnel (ou de grossesse) se posent généralement de nombreuses questions. C’est pourquoi nous avons préparé dans cet article, les réponses aux principales questions que vous pouvez vous poser sur cette maladie :
Comment le diabète gestationnel est-il diagnostiqué ?
Le diabète gestationnel ne provoque généralement aucun symptôme ni aucune gêne. C’est pourquoi, pour le détecter, toute femme enceinte doit subir le test de glycémie correspondant pendant sa grossesse. Il existe différentes procédures pour parvenir à un diagnostic :
Si, lors d’une grossesse précédente, un diabète gestationnel a été présent, l’étude sera réalisée dès la première visite chez le gynécologue/obstétricien/médecin.
Sinon, l’étude est généralement réalisée entre 24 et 28 semaines de grossesse. Cette étude comprendra le processus suivant :
- Si la glycémie à jeun est égale ou supérieure à 126 mg/dl, la femme enceinte peut être diagnostiquée comme diabétique.
- Sinon, les taux de glucose dans le sang sont évalués une heure après que la femme enceinte a pris 50 g de glucose. Si la glycémie est égale ou supérieure à 140 mg/dl, une nouvelle administration orale de glucose (100 g) ou « courbe de glycémie » est alors effectuée, et les taux de glycémie correspondants sont contrôlés pendant une période de 3 heures. Lorsque ce test montre des valeurs de glucose sanguin égales ou supérieures à celles établies par certains critères analytiques, on peut alors affirmer qu’il s’agit d’un véritable diabète gestationnel.
Quels sont les risques d’un diabète gestationnel pour mon enfant ?
Le diabète gestationnel peut principalement provoquer les complications suivantes chez l’enfant :
- Macrosomie ou prise de poids à la naissance (supérieure à 4 kg) : son explication semble être la suivante : à cause du diabète, le taux de glucose sanguin de la mère augmente. Cet excès de glucose passe à l’enfant par le placenta, ce que l’insuline maternelle ne peut pas faire. L’enfant a alors plus de glucose que d’habitude, ce qui sert à stimuler le pancréas et à sécréter une quantité abondante d’insuline qui contribue à augmenter la croissance et le développement du fœtus.
- Traumatisme : en raison de la taille excessive du fœtus, au moment de la naissance, et lorsque celle-ci a lieu par la voie vaginale habituelle, l’enfant peut parfois subir un traumatisme (fracture de la clavicule, paralysie brachiale, etc.). Par conséquent, dans le cas d’enfants dont le poids à la naissance est vraisemblablement élevé, il est recommandé de terminer la grossesse par une césarienne.
- Hypoglycémie néonatale. Comme nous l’avons déjà répondu, chez l’enfant d’une mère diabétique, un excès d’insuline est produit pendant la grossesse, qui utilise le glucose qui provient de la mère à travers le placenta. Au moment de la naissance, lorsque le passage du glucose de la mère au fœtus est interrompu, le fœtus, qui continue à consommer du glucose en raison de l’excès de son insuline, peut à un moment donné se trouver confronté au fait que le taux de glucose dans le sang baisse excessivement (hypoglycémie), ce qui provoque de graves perturbations.
Mon enfant peut-il devenir diabétique à l’avenir ?
Les enfants de mères atteintes de diabète gestationnel courent un risque légèrement plus élevé que les enfants de femmes enceintes normales de développer un diabète sucré au fil du temps. Ce diabète est généralement de type adulte ou non insulinodépendant (généralement contrôlable par un régime alimentaire et/ou des antidiabétiques oraux), ou dans le cas des femmes, il peut également se manifester sous la forme d’un diabète gestationnel.
Quels sont les risques d’un diabète gestationnel pour la femme enceinte ?
Les diabétiques gestationnels ont plus tendance à développer des infections urinaires et vaginales que les femmes enceintes non diabétiques. Dans des cas isolés, ils peuvent avoir plus de liquide dans la cavité utérine que ce qui existe normalement (polyhydramnios), ce qui peut parfois favoriser la présence de naissances prématurées.
Comme nous l’avons déjà mentionné, ayant des enfants de grande taille (macrosomique), l’interruption de grossesse peut parfois nécessiter la pratique d’une césarienne, pour éviter à l’enfant l’éventuelle difficulté de sortie par le canal vaginal et prévenir ainsi la présence de traumatismes lors de l’accouchement. Mais sans aucun doute, la plus grande signification pour toutes les femmes chez qui on diagnostique un diabète gestationnel est le fait que, bien qu’après la grossesse le diabète disparaisse chez 95% d’entre elles, au fil des ans jusqu’à 60% peuvent devenir de véritables diabétiques.
Comment prendre en charge les femmes souffrant de diabète gestationnel ?
Pour éviter les éventuels problèmes que peut causer le diabète gestationnel, la femme enceinte doit être prise en charge et suivie par une équipe de soins dont elle doit faire partie :
- Un gynécologue/obstétricien qui suivra l’évolution de la grossesse.
- Un endocrinologue qui s’occupera du traitement du diabète.
- Un pédiatre néonatal qui s’occupera du nouveau-né.
- Une infirmière éducatrice qui enseignera à la femme comment prendre soin de son diabète (régime alimentaire, auto-injection d’insuline, contrôle du taux de sucre dans le sang, etc.)
Mais il faut noter que le travail de cette équipe médicale ne donnera aucun résultat si la diabétique gestationnelle elle-même ne collabore pas activement au contrôle de son propre processus.
Comment savoir si l’enfant évolue sans problème pendant la grossesse ?
À cette fin, le gynécologue/obstétricien contrôlera périodiquement la femme enceinte, en essayant de surveiller la bonne croissance de l’enfant, grâce aux contrôles échographiques correspondants. Ainsi, il pourra détecter rapidement une croissance excessive (macrosomie).
De même, un diagnostic précoce de la présence possible, bien que très rare, de malformations congénitales sera effectué au moyen de certaines analyses et des études par ultrasons susmentionnées. À partir de la 36e-37e semaine, il est important de surveiller la santé intra-utérine de l’enfant. La mère sera donc soumise périodiquement à un enregistrement des battements de cœur du fœtus grâce à un dispositif similaire à un électrocardiographe (cardiotocographe). Il peut être utile à cet égard, et après avoir été instruit par l’obstétricien que la femme elle-même enregistre périodiquement le nombre de mouvements de son enfant pendant une période prédéfinie.
Comment traite-t-on le diabète pendant la grossesse ?
Il sera réalisé à l’aide de trois éléments fondamentaux :
Traitement diététique
La teneur en calories du régime alimentaire tiendra compte de l’activité de la femme et surtout de son poids. En cas d’obésité avant la grossesse, le régime alimentaire doit être réduit, bien que la grossesse ne soit pas le moment optimal pour faire un régime très restreint. La prise de poids total pendant la grossesse devrait être d’environ 26-31 livres. (12-14 kilogrammes), et ne dois pas dépasser une livre (400-500 grammes) par semaine pendant la deuxième moitié de la gestation. L’alimentation doit être aussi variée et complète que possible : en ce qui concerne les glucides, il est préférable de consommer ceux qui sont absorbés plus lentement (légumineuses, pain, soupe de pâtes, pommes de terre, etc.), et de réduire la consommation de ceux qui sont absorbés plus rapidement (fruits).
L’utilisation de sucre doit être évitée, bien que des édulcorants artificiels puissent être utilisés, de préférence l’aspartame. Le régime doit être complété par un apport adéquat en protéines (viande, poisson, œufs, lait, etc.) et en graisses. Il doit également contenir l’apport nécessaire de vitamines et de minéraux, notamment de fer, d’acide folique, de calcium et de vitamine D. Il est conseillé de diviser la ration quotidienne en trois repas principaux (petit-déjeuner/déjeuner/dîner) et trois apports supplémentaires (milieu de la matinée/en-cas/coucher). Ne buvez pas de boissons alcoolisées et ne fumez pas pendant la grossesse.
L’exercice physique
L’exercice physique contribue à abaisser le taux de glucose dans le sang (glycémie). D’une manière générale, pendant la grossesse, et sans atteindre des situations de fatigue, des exercices qui utilisent principalement les membres supérieurs (natation) sont généralement recommandés.
Traitement à l’insuline
Lorsque le régime alimentaire imposé ne permet pas de contrôler le diabète, l’administration sous-cutanée d’insuline en deux ou trois injections quotidiennes est nécessaire, en utilisant des insulines à action rapide et intermédiaire, seules ou en combinaison. L’administration d’insuline peut produire chez certains patients, comme effet secondaire, l’apparition d’une hypoglycémie ou une chute du taux de glucose dans le sang en dessous des niveaux normaux.
Cette situation est généralement causée par une diminution de la consommation alimentaire, un excès d’insuline administrée, un manque de couplage entre la consommation alimentaire et l’administration d’insuline, ou un exercice physique excessif. L’administration d’insuline n’est pas du tout nocive pour le fœtus.
Comment une femme enceinte doit-elle surveiller son propre diabète ?
En plus des tests périodiques de glycémie et d’hémoglobine glycosylée (HbAlc) que toutes les femmes enceintes subiront périodiquement en laboratoire (toutes les 2 ou 4 semaines), pour vérifier l’évolution de leur diabète, la femme doit se tester elle-même à domicile, et évaluer les niveaux de glucose dans le sang (autotest glycémique) et la présence de corps cétoniques ou d’acétone dans les urines (autotest urinaire).
La fréquence moyenne de l’autosurveillance de la glycémie sera d’un jour sur deux, avec cinq ou six déterminations par jour, avant et deux heures après les repas. Le résultat de cet autotest glycémique permettra de décider d’établir ou non un traitement à l’insuline, et en même temps de déterminer le calendrier d’administration et les ajustements successifs de la dose.
En ce qui concerne la cétonurie, son apparition doit être surveillée au moyen d’un test urinaire de routine à jeun avec les bandelettes appropriées.
Quand et comment ma grossesse va-t-elle se terminer ?
La grossesse d’une femme souffrant de diabète gestationnel doit se terminer à terme comme celle de toute autre femme enceinte. Toutefois, dans certains cas, il est généralement avancé de quelques jours, en fonction du contrôle obstétrique et de la surveillance du fœtus. La grossesse est généralement interrompue de la manière habituelle, par voie vaginale.
Des soins particuliers sont-ils nécessaires pendant la période post-partum ?
Une fois qu’elles ont accouché, la plupart des diabétiques gestationnelles qui ont été traitées à l’insuline n’auront plus besoin de son administration. Il est souhaitable et il n’y a aucun inconvénient à allaiter l’enfant. Deux mois après l’accouchement, s’il n’y a pas eu d’allaitement naturel, ou si l’allaitement a pris fin, la femme doit subir une étude analytique pour déterminer l’état de son métabolisme des hydrocarbures. Cette étude devrait inclure la détermination de la glycémie après l’administration orale d’une surcharge de glucose ou « courbe de glycémie ». Le résultat peut-être
- Normal (le diabète de grossesse a été corrigé).
- L’intolérance au glucose (c’est un trouble qui, avec le temps, peut parfois se transformer en véritable diabète).
- Le vrai diabète
Est-il nécessaire d’assurer une surveillance à long terme chez les femmes qui ont eu un diabète gestationnel ?
Les femmes qui présentent un résultat « normal » ou « d’intolérance au glucose » avec la surcharge de glucose effectuée dans la période post-partum devraient subir des examens annuels, car les deux groupes, en particulier le second, peuvent développer un véritable diabète au fil du temps.
De plus, il ne faut pas oublier que ces femmes sont susceptibles de présenter un nouveau diabète gestationnel lors des grossesses suivantes.
Pour prévenir l’apparition éventuelle de diabète à l’avenir, il est très important de contrôler le poids, il faut donc corriger l’obésité si elle est présente, en établissant un régime alimentaire approprié et la pratique de programmes d’exercices physiques.
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