Le syndrome d’abandon ou vécu abandonnique est une détresse psychologique qui caractérise les personnes abandonniques. Il se manifeste par une crainte permanente d’être abandonné, entrainant ainsi des relations sociales difficiles. En effet, de peur d’être rejeté ou ne pas être aimé par son entourage, l’abandonnique développe des comportements excessifs pour assouvir ses besoins affectifs. Cependant, ces attitudes exagérées qu’il a, peuvent finir par devenir aussi bien dangereuses pour lui que pour son entourage. Dans cet article, nous vous décrirons le profil d’une personne abandonnique de même que des pistes de solution pour réagir face à cette détresse émotionnelle.
Abandonnique : explication de ce syndrome d’abandon
Utilisé en psychologie clinique, le qualificatif « abandonnique » décrit un sujet souffrant du syndrome d’abandon. En effet, la disparition ou l’absence d’un lien affectif peut entrainer chez certaines personnes un trouble du comportement, basé sur la crainte du rejet dans les autres relations sociales. Ainsi, la personne abandonnique a peur de créer de nouvelles relations et vit tout le temps dans l’inquiétude d’être de nouveau délaissé.
Ce fort besoin affectif qu’il a, de même que la crainte de rejet qu’il développe, font que l’individu atteint du syndrome d’abandon a permanemment besoin d’être rassuré dans ses relations avec les autres. Ce qui l’amène alors à développer des comportements qui mettent à mal sa sociabilité. L’abandonnique préfère alors rester dans un monde de solitude qu’il se crée de peur de devoir vivre une nouvelle détresse émotionnelle.
Comment reconnaître une personne abandonnique ?
Les comportements dʹauto-sabotage sont ce qui caractérise le plus souvent les personnes abandonniques. En effet, ayant déjà souffert d’un abandon émotionnel, la personne abandonnique préfère rejeter ses relations sociales, car persuadée qu’elle sera à nouveau abandonnée. Elle s’installe alors dans un cercle vicieux entre besoin d’affection et crainte de rejet qui font que sa détresse ne fait qu’empirer.
Ainsi, les personnes abandonniques sont généralement reconnaissables par le développement des attitudes suivantes :
- La culpabilité : la personne abandonnée se sent toujours coupable de tous les abandons, elle s’estime ne pas être assez bien pour l’autre, raison pour laquelle elle a été abandonnée ;
- Le besoin de reconnaissance : elle fait tout pour être appréciée de l’autre, elle ne vit que par le regard de l’autre sur elle, la reconnaissance de l’autre pour elle est ce qui la fait exister ;
- Le rejet des autres : l’abandonnique rejette les autres pour ne pas être rejeté par la suite ;
- L’isolement : de peur de ne pas être accepté, l’abandonnique préfère éviter les autres ;
- L’introspection : pour ne pas créer des liens avec les autres, l’abandonnique cache ses sentiments et ses émotions ;
- Le sacrifice : toujours faire pour plaire aux autres au détriment de ses propres besoins ou envies ;
- La peur de la solitude : adopter inconsciemment des comportements parfois peu sociables pour éviter de rester ou finir seul ;
Alors qu’elle cherche absolument à combler ses besoins affectifs, la personne abandonnique fait tout, inconsciemment pour se rejeter auprès des autres et demeurer dans sa situation d’abandon.
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Comment réagir face à un abandonnique ? Comment l’aider ?
Le syndrome d’abandon est une détresse psychologique qui plonge l’individu atteint dans un cercle vicieux entre rejet des autres et besoin d’affection ou de reconnaissance. Pour se sortir de cette situation, il faut effectuer un travail personnel sur soi afin d’identifier le fonctionnement de ce mal-être et trouver des solutions qui permettront de le contrecarrer.
Toutefois, il est également possible de se faire accompagner par un psychothérapeute pour résoudre au plus vite les différents désagréments que crée ce trouble. Ainsi, pour aider une personne abandonnique, il faut l’orienter afin qu’il puisse :
- ne plus culpabiliser ;
- développer l’estime et la confiance en soi ;
- s’accepter tel qu’il est ;
- apprendre à communiquer ouvertement avec les autres ;
- s’affirmer ;
- poser un regard objectif sur toutes ses relations, etc.
Les aides à apporter à un abandonnique visent principalement à le libérer de la crainte de la solitude qu’il a su inconsciemment développer au fil du temps.
D’où vient l’angoisse de l’abandon ?
L’angoisse de l’abandon chez les personnes abandonniques trouve son origine dans deux principales situations : un besoin affectif non satisfait et un traumatisme dû à un abandon non accepté. En effet, une absence non acceptée pendant l’enfance et trainée à l’adolescence puis à l’âge adulte est ce qui crée dans la plupart des situations l’angoisse de l’abandon.
Généralement, un deuil non accepté ou une séparation brusque (divorce des parents, voyage, etc.) sont des éléments déclencheurs du syndrome d’abandon. Face à ces situations qui l’ont profondément marqué, l’abandonnique se laisse croire qu’elles peuvent encore lui arriver dans toutes ses nouvelles relations. La crainte que suscite cette peur d’un attachement non comblé crée alors l’angoisse responsable du vécu abandonnique.